«Il y a, dans ce monde qui nous entoure, tant d’étrangetés que l’on a aucune raison d’utiliser ou de chercher de nouveaux motifs.»  – Otto Dix

Si vous avez un petit après-midi à investir, allez faire un détour sur Sherbrooke au Musée des Beaux-Arts de Montréal pour visiter ROUGE CABARET: le monde effroyable et beau d’Otto Dix. D’emblée, on vous le dit, l’horreur du monde côtoie le sens de l’esthétique remarquable du peintre allemand qui navigue avec aisance entre plusieurs styles. Dix, ex-mitrailleur durant la Première Guerre mondiale et  partisan de la Nouvelle Objectivité, s’est efforcé de rendre sur ses esquisses la réalité telle qu’elle est, dans toute sa laideur: vieilles prostituées flétries, soldats défigurés, cortèges d’estropiés, bourgeois automates… inutile de mentionner qu’on est loin des représentations de la pin-up appétissante et de l’imagerie héroïque de la guerre.

Passionnante, cette expo vous présente 220 oeuvres qui vous immergent dans le contexte politique, culturel et social d’une époque qui recouvre les deux guerres mondiales. (D’ailleurs, beaucoup des oeuvres d’Otto Dix ont été détruites par le régime nazi qui l’accusait d’artiste  «dégénéré» lors de la purification culturelle de l’Allemagne). 

À voir absolument avant le 2 janvier 2011!